Les rayons du Soleil, d'Aigues-Vives à Gao à bicyclette
Le commencement  
mercredi 22 octobre2008, 08:53
Une idée simple : Enfourcher un matin ma bicyclette et partir traverser 3 pays d'Afrique. Rien d'extraordinaire. Juste retrouver la vraie mesure du temps, juste m'offrir la possibilité de croiser, de rencontrer le maximum de gens sur ma route. Sortir de la logique dans laquelle nous nous enfermons jour après jour, cette logique qui nous fait craindre l'autre.

Ce blog s'adresse à tous ceux qui souhaitent suivre cette petite balade. J'espère pouvoir l'alimenter au fil des kilomètres par des textes, des images et du son.

J'assume pleinement le coté naïf de tout ce que je vais écrire par la suite ;-)
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Ca passe par où ??? 
mercredi 29 octobre2008, 15:31
Voila l'itinéraire tel que je l'ai prévu pour préparer cette balade. Rien est figé, il évoluera très certainement au fil des jours... Pour résumer :
  • Aigues-Vives - Sète
  • Sète - Tanger en bateau ou à pédalo selon l'état de la mer
  • Traversée du Maroc :
    • Tanger
    • Al Hoceima
    • Midelt
    • Erfoud
    • Zagora
    • Tan Tan
    • Nouadhibou
  • Traversée de la Mauritanie
    • Nouadhibou - Choum en train minier
    • Choum
    • Atar
    • Tidjikja
    • Kiffa
  • Traversée du Mali
    • Kayes
    • Kita
    • Bamako
    • Mopti
    • Gao
L'ensemble du périple devrait avoisiner les 6000kms. Départ prévu le 26 décembre 2008.

Pour chaque pays vous pouvez consulter l'itinéraire détaillé dans la rubrique Roadbook ou en cliquant ci-dessous :


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Une histoire de Visa 
jeudi 30 octobre2008, 18:10
Je ne détaillerai pas ici toutes les étapes de ma chasse aux informations concernant l'obtention des visas pour le Mali et la Mauritanie... C'est déjà un avant gout de l'Afrique. Il est très difficile de tomber sur quelqu'un au consulat ou à l'ambassade qui souhaite répondre à mes questions... Entre autre, on m'a dit que pour la Mauritanie, il fallait me rendre à Casablanca pour obtenir le visa !
Mais le plus drole, c'est au détour d'une conversation avec quelqu'un au consultat de Mauritanie à Marseille : on parle de la situation politique actuelle dans le pays et je fais état d'un échange que j'ai eu avec l'ambassade de France à Nouakchott. Mon interlocuteur me répond alors : "Ah !!! L'ambassade de France, ils sont juste bons à rapatrier les corps !"

Ca laisse songeur...
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Ca approche 
mercredi 10 décembre2008, 23:13
J-16 ... Je suis dans les derniers préparatifs. Hier, petit tour en centre de vaccination de Montpellier pour faire la totale : Fievre Jaune (Obligatoire pour le Mali), fièvre Typhoïde et un autre truc qui est rare mais qui ne se soigne pas trop bien. J'ai également eu droit à une belle liste de courses à faire à la pharmacie pour faire ma trousse de secours (Antibio, médicament contre les crises de Paludisme, etc...)
Petit tour également chez le dentiste pour éviter une rage de dent en plein milieu de la Mauritanie, on sait jamais !
Coté matériel, j'ai passé commande des dernières petites choses qui me manquaient encore et que je ne trouve pas sur Montpellier (vache à eau, pneu Schwalbe entre autres). Une dernière révision sur le VTT et tout sera ok.

C'est étrange de sentir comme le voyage me porte en ce moment. Il y a encore 2 mois, j'avais l'impression de devoir faire beaucoup d'effort pour faire avancer ce projet, Aujourd'hui, c'est comme si les rôles s'étaient inversés. C'est une sensation assez agréable :-)

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A l'école de Vergèze 
jeudi 18 décembre2008, 13:48

Je suis allé ce matin présenter mon voyage à l'école de Marius et Zoé. Ce fut pour moi très agréable de partager ce moment avec tous ces enfants. Je me demandais comment je pouvais captiver leur attention, parler des pays traversés sans être trop abstrait... J'ai plus l'habitude de parler devant un public d'adultes ! J'avais donc choisi de découper mon intervention en 2 temps :

  • une petite présentation avec une projection de cartes sur lesquelles figuraient l'itinéraire et pour chaque pays une petite description. J'avais également mis 1 ou 2 photos "typiques" du pays. Les enfants étaient très intéressés par ce que je racontais. Ils posaient pas mal de questions.
  • ensuite, j'ai fait un petit jeu de devinette : ils devaient imaginer tout ce dont j'avais besoin pour faire le voyage. Comme j'étais venu à l'école en vélo avec la remorque et mes deux sacs pleins, dès qu'un enfant proposait quelque chose que j'avais, je le sortais du sac. Ils étaient tous autour de moi et très actifs !Ça les a pas mal amusé, surtout lorsque j'ai monté la tente dans la classe ou quand je leur ai dit que je partais avec des vaches.... à eau !

Dommage que le temps nous ait manqué et que j'ai dû abrégé la fin... Je pense qu'ils seront tous intéressés à mon retour lorsque je viendrais leur raconter comment ça s'est passé. Un grand merci à Jenny etMagali (les institutrices de Zoé et Marius) ainsi qu'à M. Boulet (le directeur de l'école) de m'avoir permis de faire cette petite présentation.


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Départ retardé 
vendredi 26 décembre2008, 22:58
J'ai décalé mon départ, initialement prévu pour aujourd'hui, à demain... Encore quelques petites choses à finir au bureau. J'espèrais également recevoir le panneau solaire que j'attend encore... Ne jamais faire confiance à quelqu'un qui est à l'autre bout de la France et qui vous assure que ca sera là en temps voulu :-/ . Il reste une petite chance pour qu'il arrive lundi matin, auquel cas Frédérique et les enfants me l'emmèneront à Sète... sinon, je devrais voir comment me le faire expédier via transporteur lorsque je serais au Maroc. Pas cool.


Je profite de ce petit message pour inverser l'ordre d'apparition des messages dans le blog. Ce sera plus pratique pour savoir s'il y a du nouveau :-)
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Les premiers kilomètres 
samedi 27 décembre2008, 16:37
Voilà, c'est parti ! Après avoir passé la matinée à préparer mes deux sacs j'ai pris la route à 14h30 non sans un léger pincement au coeur. Petit crochet pour passer dire au revoir aux parents de Frédérique et j'ai pris la direction de Lunel. J'ai décidé de prendre les petites routes pour rejoindre Villeneuve les Maguelone pour planter ma tente le soir. Le temps n'est vraiment pas top ! Gris et froid. Je roule à une bonne allure, 20km/h. Arrivé à Lattes, j'emprunte des sentiers que je connaissais et qui me conduisent à Maguelone. J'arrive malheureusement trop tard et me retrouve piégé car la passerelle du canal est déjà fermée. La nuit est déjà tombée. Je décide de m'arrêter là et de trouver un coin pour planter la tente. Difficile de trouver un endroit sec, ou du moins sans grande mare ou pas trop boueux dans les étangs. Je décide de longer le canal et après 1 km, le chemin sur lequel je roule me semble pas trop mal. Je pense avoir monté la tente plus rapidement qu'à l'école. Petite soupe de pates et je m'enfile dans mon duvet... Ca caille pas mal, le vent s'est bien levé ! Je m'endors bercé pas les doux crient des flamands roses qui se trouvent à quelques mètres de moi.

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Direction Sète 
dimanche 28 décembre2008, 16:40
La nuit a été très fraîche. Beaucoup d'humidité à tel point que l'eau ruisselait sur la couverture de survie que j'avais déplié pour essayer de gagner quelques degrés. Obligé de la retirer vers 2h du matin pour ne pas finir la nuit trempé. Autant dire que je n'ai pas super bien dormi. Levé vers 8h30, je remballe rapidement mes affaires et je me dirige vers Villeneuve pour prendre un thé au chaud au bistro du village... Ce n'est pas encore l'afrique mais c'est le choc des cultures tout de même. Un petit coup de fil à Frédérique pour convenir d'un point de rendez-vous et me voilà reparti direction Sète.

Je longe la plage des Aresquiers, d'un coté les flamands de l'autre les vagues. Le temps est très gris mais il ne pleut pas. J'arrive à Sète après ces 30 km parcourus tranquillement. Nous avons convenu avec Frédérique de se retrouver dans un hôtel pour passer une dernière soirée tous les 4. Le temps d'une douche et les voilà. Petite promenade sur les digues et restaurant marqueront cette fin de journée.

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Embarquement 
lundi 29 décembre2008, 16:41
C'est aujourd'hui la Saint David... mais ce n'est pas là l'événement le plus marquant de la journée. C'est aujourd'hui que j'embarque sur le « Marrakech Express » direction Tanger. Nous quittons l'hôtel sous la pluie direction le port. Je devais embarquer initialement vers 16h mais le bateau est annoncer avec 2h de retard pour cause de mauvais temps... L'embarquement est prévu pour 18h30, nous devons attendre 6h et avec le pluie, pas possible de se balader. Frédérique part à la recherche d'un jeu de carte pour nous occuper. Le hall d'attente n'est pas fort chauffé. 16h30, le bateau arrive enfin. A 18h15, nous rejoignons la voiture pour récupérer les sacs et charger la remorque. La pluie tombe toujours. Je me faufile entre les voitures qui attendent d'embarquer. Les gens s'amusent de de voir passer ainsi charger. Eux, c'est sur le toit qu'ils ont empilé leurs bagages ! Pour ajouter un peu de retard, une voiture tombe à l'eau au moment du débarquement ! Embarquement prévu pour 19h30. Les coeurs se serrent à mesure que l'heure avance. On fait quelques photos devant le bateau. Le temps est venu des derniers câlins, c'est les yeux humide que je me retourne une dernière fois pour en dernier signe en franchissant la douane. Je monte enfin sur le bateau. Ce qui n'était qu'un projet il y a encore quelques jours devient de plus en plus concret. Je décharge la remorque avant de sangler le vélo et de rejoindre ma cabine. A bord, l'ambiance est conviviale. Tout le monde se parle et se sourit. Je fais connaissance de mes 2 compagnons de cabine. L'un est un retraité marocain qui vit à Nice et qui va passer 2 mois pour faire des travaux dans sa maison à Agadir. L'autre est marocain également. Il doit avoir mon age, et il retourne passer un mois au pays. Au restaurant, je retrouve 2 allemands que j'avais croisé sur le quai. Eux partent pêcher la carpe vers Ouarzazate. Je rencontre également un couple de français qui partent pour le Burkina. Je parle également de mon voyage, ca les impressionne un peu. Une dernière balade sur le pont et je rejoins ma couchette. Le bateau bouge pas mal, j'ai l'impression de glisser dans mon lit. Je finis par m'endormir bercer par le ronron du moteur et le bruit des vagues.
Vélo bien attaché ???

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Une journée en mer 
mardi 30 décembre2008, 16:43
Journée en mer sans événement notoire excepté les 2h d'attente pour faire tamponner mon passeport. J'ai profité de mon temps pour écrire mon journal et préparer mon blog. J'ai pas mal discuté avec les 2 pêcheurs allemands, ils sont vraiment passionnés. Ils sortent des carpes de 25 kg et ensuite les remettent à l'eau. J'ai dû faire 20 fois le tour de pont pour admirer le paysage et regarder les bateaux que l'on croisait. Après le dîner, « concert » où les jeunes et les vieux se retrouvent pour danser sur des « classiques » arabes. C'est une vraie communion. On sent vraiment l'attachement à ce pays qu'ils vont bientôt retrouver. Je discute un peu avec Aziz, mon compagnon de cabine. Il a une boîte d'import export d'électro-ménagé. Il fait 1 à 2 fois le trajet par mois.
Dauphin

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Premiers kilomètres marocains 
mercredi 31 décembre2008, 16:45
C'est aujourd'hui que le voyage va véritablement commencer. J'entends dire que l'arrivée à Tanger est prévue pour midi. C'est l'effervescence sur le bateau. Après quelques tractations et en insistant fortement, je finis par pouvoir visiter le poste de pilotage. Le temps d'une photo à la barre et me voilà ressortis. Il y a un trafic monstre dans cette zone et le détroit n'est pas bien large. On voit à droite la cote espagnole et à gauche le Maroc. Au milieu, des dizaines de cargos, paquebots allant dans tous les sens. Il vaut mieux laisser le capitaine travaillé ! Je guette les dauphins. 3 ont joué devant le bateau mais je n’ai pas eu le temps de sortir mon appareil. J’arrive quand même à en prendre un de loin…Nous arrivons enfin, sous une pluie battante. Je pense alors rester à Tanger pour la nuit. On débarque, je reçois les derniers encouragements des personnes avec qui j'avais discuté et me voilà propulsé dans la jungle du trafic. Ca roule de tous les cotés. Difficile de respirer à cause des gaz d'échappement. Je n'ai pas envie de rester ici. Il est 14h, je dois avoir le temps de rejoindre Tétouan avant le nuit. (60 km). La pluie redouble, la route est gorgée d'eau. Ca déborde de partout. Je vois encore les traces des inondations du mois dernier. Je roule ainsi pendant 25 km. Les camions passent près, la route est boueuse, je reste très vigilant. Je trouve un petit abri pour manger. Je suis déjà complètement trempé. Après une pause de 10mn, je repars. La route est droite, j'aperçois au loin une petite montagne... au bout de quelques km, je me retrouve face à un mur. La route monte en faisant des lacets. C'est raide, très raide. Les camions montent doucement et fument beaucoup plus. C'est l'horreur. Je dois rouler dans le bas coté. Je monte péniblement. Les gens me font des signes, m'encouragent. Une moto me double et son pilote me fait un sourire... Je le retrouve 2km après arrêté. On échange quelques mots. Il m'indique que le col est à 1 km et qu'il reste en 27 pour Tétouan. Il me propose de prendre un café plus loin. J'accepte et nous voilà reparti. Il monte aussi difficilement que moi. Enfin voilà la descente. Nous roulons de concert à 45km/h. C'est dingue, la pluie, le brouillard, les virages s'enchaînent. Malgré le froid, j'apprécie cette descente vertigineuse. On s'arrête à l'entrée de Tétouane. Il m'offre un café. Il est instituteur. Je lui parle de mon voyage, de mes prochaines étapes. Il me dit alors que la route est très dure et qu'un ami à lui habitant Al Homeica lui à dit qu'il y avait de la neige... Il me propose de m'accompagner encore un peu pour me montrer 2 ou 3 hôtels. Impossible de camper ce soir. Je quitte Mohamed et on convient d'un rendez-vous pour demain midi.
Enfin, je suis au sec. Je me réchauffe sous la douche, je suis vraiment éprouvé. L'entrée en matière a été dure !
Pause déjeuner à 15h

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Tétouan 
jeudi 1 janvier2009, 00:02
Aujourd'hui c'est repos et surtout séchage de tous mes vêtements de vélo. Rien a séché pendant la nuit. Il n'y a pas de chauffage dans la chambre et étant donné le temps dehors, ce n'est pas étonnant. Je pars déjeuner dans la ville. En déambulant au hasard des rues, je tombe sur l'entrée de la médina. Je m'y enfonce en me faufilant parmi les marchands qui installent leurs échoppes. Il y a une agitation incroyable. On trouve de tout. Le coté pittoresque et amusant se heurte à la pauvreté. Je vois vraiment des gens mal en point. La vie au Maroc est rude pour beaucoup. Je ressorts de la médina pour aller prendre un thé pas trop loin de l'hôtel. Vers midi je retrouve Mohamed avec qui je passe une partie de l'après-midi. J'apprends pas mal de choses. Il m'indique qu'il y a un manifestation de soutien aux palestiniens vers 16h. Curieux, je m'y rends. Je trouve quelqu'un parlant français qui me traduit les slogans. Il y a de tout. Certain critique la politique des pays arabes, d'autre souhaite la disparition d'Israel. J'apprends de mon « interprète » que cette manifestation n'est pas spontanée mais très probablement « organisée » par le roi. Pendant que les gens manifestent pour cela, ils ne manifestent pas contre la politique intérieure du Maroc et la pauvreté.
Je quitte la manifestation et retourne en médina pour acheter quelques victuailles. Le temps est encore menaçant. Mon itinéraire initial me promettant pas mal de galère coté météo, je décide de partir demain vers l'atlantique. J'espère y trouver un temps plus clément, en tout cas, j'éviterais la neige. Prochaine étape Chefchaouen au sud de Tétouan.
Médina

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Route Tétouan - Chefchaoun 
vendredi 2 janvier2009, 21:40
J'ai mis le réveil ce matin à 7h30 pour partir à 10h. Je pars en ville pour déjeuner et acheter du pain, une boite de sardines et de l'eau pour la journée. Je rentre à l'hôtel vers 9h30 sous quelques gouttes de pluie. Ca commence bien ;-) . Je récupère mon vélo qui est dans un triste état. Un peu d'huile sur les parties mobiles et je m'élance dans le trafic. Il y a du vent, mais la pluie s'est arrêtée ; ce n'est pas si mal. Je quitte Tétouan en croisant au passage un marché aux bestiaux. L'odeur est très forte. Il n'est pas rare que je croise des chiens ou des chats morts sur la bas coté. La encore par endroit la route est bien défoncée, probablement les dernières inondations. J'entame ma longue montée vers Chefchaouen. La route est droite, j'ai le vent en pleine face. Première grosse peur sur la route : un camion arrivant en sens inverse par dans le bas coté et fait un gros travers.... c'est du délire ! Le chauffeur rattrape le coup, ils sont forts ces marocains, heureusement pour moi car je pense qu'à part sauter dans le fossé, je n'aurais pas pu faire grand chose. J'arrive à maintenir péniblement une moyenne de 15km/h. Au bout de 10 km, c'est toujours la même pente, le même vent... Je me dis que la journée va être dure. Je m'arrête de temps en temps pour faire quelques photos. Le paysage est assez joli, il y a un belle montagne sur ma droite (le Kelti, 1928m). J'ai l'impression que je file droit vers le mauvais temps ! La pente commence à s'accentuer. Je sens de plus en plus le poids de la remorque. Je me fixe comme objectif le 30ième kilomètres pour faire une pause déjeuner d'une heure. Je me fais un super sandwich pain sardine à la ravigote, pour me ravigoter ;-) Je ne peux même pas m'arrêter pour prendre des photos car c'est trop du de casser le rythme. Au bout de 30 mn, la pluie se remet à tomber fort... je dois écourter ma pause pour ne pas me refroidir trop. Une orange pour finir et je repars les jambes lourdes. Je pense alors que la fin va être très dur. J'ai encore environ 15km de montée entre 7 et 10% . Je sais qu'ensuite ca doit descendre pendant 24km et pour finir, 6 km entre 10 et 15%. Je peine de plus en plus, je suis vraiment limite. Pas facile de garder le moral quand on monte à 8 km/h sous la pluie avec le vent dans le nez... Le sourire et les cris des enfants que je croise et qui courent derrière ou à coté de moi me redonnent un coup de pouce le temps d'un instant. J'arrive enfin au col. Je suis tellement limite que je ne pense pas pouvoir monter les 6 derniers kilomètres, surtout que le temps empire. Je me décide donc à chercher un camion qui pourrait m'emmener jusqu'à Chefchaoune. Après quelques tractations, on tombe d'accord sur le prix et nous voilà partis. La route descend, c'est une sacré frustration de ne pas en profiter mais je pense qu'il m'aurait été difficile de trouver quelqu'un pour me prendre sur les 6 derniers kilomètres. J'arrive à Chefchaouen, la ville est à flan de montagne. Je pars faire un tour dans la médina, toutes les maisons sont blanches et bleues. C'est assez joli malgré la boue qui recouvre le sol.

Sacrée journée... la prochaine étape s'annonce encore plus difficile d'après la carte

Merci pour tous vos commentaires, ca fait plaisir et même plus :-) Pour répondre à Julien concernant mon petit détour en Mauritanie, c'est pour aller voir des peintures rupestres et aussi des manuscrits anciens...


Chauffeur

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Chefchaouen 
samedi 3 janvier2009, 22:02
C'est en entendant la pluie tombée que je me réveille ce matin. La chance n'est pas avec moi. Je décide donc de rester pour la journée et de visiter la ville. Je prends mon petit déj' dans un café au son d' Al Jazira. Ici, quasiment toutes les télés sont branchées sur cette chaîne. A longueur de journée, on y voit les mêmes images en boucle du conflit israélo-palestien. Je prends ensuite la direction de la médina. Je croise 2 ânes attendant qu'on les charge de bouteilles de gaz. Je monte par un petit sentier qui sort de la ville. La pluie est fine mais j'espère pouvoir aller faire un tour dans la montagne dominant Chefchaouen. L'occasion pour moi de prendre quelles photos panoramiques. La pluie commence à se faire plus forte. J'accélère le pas pour rejoindre la médina. Je me laisse guider par les ruelles étroites dont les murs sont recouverts d'un bleu magnifique. J'y croise quelques enfants, quelques femmes. Je n'ai pas bien chaud malgré mes chaussures et eux sont en sandales... je pense qu'il me faudra encore quelques temps pour m'acclimater ! D'un coté, la médina est bordée par un oued qui aliment la ville en eau . J'y croise beaucoup de touristes. Ils y a 2 lavoirs où des femmes s'activent. La pluie redoublant, j'y trouve refuge. Les femmes me font signe qu'elles ne veulent pas être prise en photo. Il m'est de toute façon impossible de faire des photos en « gros plan » sans demander l'autorisation avant. J'ai un peu de mal avec ce statut de touriste. 3 étudiants de Tanger se mettent à l'abri sous le lavoir. On commence à discuter, ils sont sympas. La pluie se calme un peu. Je file vers la centre de la médina. Je me rends compte à quel point Chefchaouen est touristique. Il y a plein de « boutiques à touristes ». Ca n'a rien à voir avec la médina de Tétouan qui avait un coté très authentique. Ici, tout est propre, répondant aux standards européens. Les rues grouillent de touristiques espagnols. J'arrive sur la place principale. C'est plein de restaurants et je me fais interpeller continuellement pour venir manger. Je quitte la place pour redescendre dans des ruelles moins touristique. Je tombe sur un tisserand qui m'explique l'art de faire une couverture avec ou sans motif. Ici, les marocains parlent très peu français mais on se débrouille avec de l'espagnol, de l'anglais ou les mains. Dans une autre rue, j'aperçois un fileur de laine dans une maison. Je monte quelques marches et lui fais un signe. Je lui demande si je peux entrer. Il est d'accord à condition de ne pas prendre de photos de lui. Il me montre comment il procède mais ne parlant que marocain, ce n'est pas vraiment facile de communiquer.
Je tombe sur une place à l'extérieur où l'on prépare des manèges. J'apprends que c'est pour « l'Ajour » (orthographe à la David), le nouvel an arabe. C'est pour mercredi prochain. Les gens qui habitent dans la montagne descendent pour l'occasion. Ils achètent des jouets pour les enfants et restent là pour la journée. Le premier village est à 5 km de piste. Si le temps est plus clément demain, je pense y aller faire un tour.
Je termine ma journée par un thé. La pluie redouble dehors. Un bus pour Rabat ? J'y songe de plus en plus. Les nuages semblent vraiment bien accrochés sur toute la région du rif. On me dit que ca risque de durer encore un moment...
Ruelle

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Route de Rabat 
dimanche 4 janvier2009, 11:32
J'avais prévu de rester à Chefchaouen aujourd'hui pour essayer d'aller un peu dans la montagne. Avant cela, je suis passer à la « gare » des bus pour avoir les horaires pour partir sur Rabat le lendemain. On m'indique alors qu'il y a un bus qui part dans 1h30. Le temps étant encore pluvieux, je décide de devancer mon départ, j'en ai vraiment assez de devoir garder 2 polaires et mon bonnet en permanence (même dans l'hôtel). J'arrive donc au bus avec mon attelage. Comme souvent, je dois discuter le prix pour mettre tout cela dans la soute. Pour moi, c'est 60 DH, le prix est fixe. Pour le reste, ca se discute. Je m'en sorts pour 100DH. Tout le monde autour de moi marchande ainsi son droit de disposer d'une place pour ses sacs. Nous partons quasiment à l'heure. Dès les premiers lacets, le chauffeur nous révèle sa maîtrise du virage coupé et du klaxon. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur : me faire frôler en vélo par un bus ou assister impuissant depuis l'intérieur du bus à un dépassement osé alors qu'un camion arrive en face... Pour finir avec le chapitre bus, il faut 3 personnes pour les faire rouler au Maroc : le chauffeur, le contrôleur et le mécanicien. Le chauffeur ne s'occupe que du volant. Le mécanicien remets de l'eau dans le moteur aux arrêts, essuie la buée sur le pare-brise en se penchant devant le chauffeur alors que nous roulons et charge les bagages. Le contrôleur donne les billets, récupère l'argent et se prend la tête très régulièrement avec les personnes qui montent. En discutant avec le mécanicien, j'apprends qu'ils font un aller-retour Chefchaouen-Rabat par jour, soit 12h pour le même chauffeur et cela tous les jours. C'est vrai qu'il avait tendance à bien bailler sur les derniers kilomètres.
Nous faisons une pause vers 14h à Ouazane, ville native de Mohamed (Tétouan). J'en profite pour m'enfiler un sandwich Kefta (boulette de viande).A chaque arrêt, des gens montent et descendent... en même temps, ce qui provoque un joyeux embouteillage dans le couloir sans compter les vendeurs d'eau, de bonbons ou de sandwiches (ceux ne sont pas les mêmes) qui participent à la cohue. La route est assez sinueuse. Il y a de l'eau partout. Sur les 240 km que nous parcourons, je ne vois pas un champs bordant la route qui ne soit envahi par plusieurs centimètres d'eau. La boue ajoute encore un peu de misère aux villages désolés que nous traversons. La pluie tombe toujours par averses. Au fil des kilomètres les oliviers cèdent place aux orangers dans les champs. Nous arrivons à Rabat vers 20h. La gare des bus se trouve à 2 km du centre. Je récupère ma bicyclette et entame mes premiers kilomètres dans la capitale. La température est douce. Comme toujours, j'amuse pas mal les gens à mon passage. Au feu rouge, je reçois toujours quelques encouragements. Un chauffeur de bus klaxonne, ouvre sa porte tout en roulant et me crie que c'est super et me souhaite bonne route. Je fais un bout de route avec un autre cycliste au style plus « couleur locale ». J'ai un large sourire, cette ambiance me plait. Je me fais doubler par une ambulance qui s'arrête 300 mètres plus loin. J'arrive à la hauteur de mon premier accident. Un homme gis par terre à coté de sa mobylette... Ca me glace et me rappelle que je dois rester très vigilant car ici c'est la loi du plus fort ! Je trouve enfin la médina puis un hôtel bon marché. J'espère que demain le temps sera aussi clément que ce soir et prendre la route de Casablanca.
Plus vite chauffeur !!!

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Reprise de l'école 
lundi 5 janvier2009, 12:18
Alors que je suis en vacances pour encore quelques temps, un petit bonjour à tous les enfants de l'école de Vergèze qui ont dû reprendre l'école aujourd'hui...
Bon courage à tous !
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Rabat 
lundi 5 janvier2009, 21:46
Après une douche froide, je pars prendre mon petit déjeuner aux portes de la médina. Pour ne pas changer, le temps est gris :-( . Une averse puis une autre me font décider de rester sur Rabat. Pour le moral, j'ai vraiment besoin de rouler sous le soleil. Le temps d'une averse, je passe au cyber café le plus proche pour mettre en ligne la journée d'hier. Je décide ensuite de prendre mon vélo pour sillonner la ville, malgré les averses. Je pourrais toujours me sécher à l'hôtel. Je prends la direction de la plage puis des Oudayas (ancienne cité antérieure à Rabat) . Au détour d'une ruelle, je tombe sur 3 marocains qui refont le monde. L'un d'eux, Hicham m'interpelle. On parle 5mn et il me propose de le suivre chez lui pour admirer les Oudayas depuis sa terrasse. Il me dit qu'il fait aussi du VTT. J'hésite un instant, mais il me semble vraiment sympa. J'arrive chez lui, on met mon vélo dans une pièce et il me montre le sien. Belle bête, super équipé ! Il me propose un thé. Pendant que l'eau chauffe, on monte sur sa terrasse et on commence à discuter. Il travaille pour amnesty international. C'est quelqu'un de très cultivé. On redescend dans le salon et la je tombe sur un français, Mathieu qui fait un stage dans le social. Impossible d' écrire ici le récit de ses « aventures » avec les jeunes marocains en difficulté, mais ce que j'entends est incroyable. On passe 1 heure à discuter ainsi. Hicham me propose d'aller faire un tour à vélo avec moi. Il me montre les coins à voir, je joue les touristes. Il s'amuse à me prendre en photo devant les monuments, c'est pour les enfants me dit-il ! Nous avons des sujets assez profonds sur la politique et surtout sur la religion. Il est pratiquant et il prône un islam modéré. C'est un peu frustrant de ne pas pouvoir livrer ici nos conversations car il a une ouverture d'esprit assez incroyable. Il a énormément voyagé et il vient d'obtenir sa green card (il y a des accords Maroc/USA). Il s'installe à New York le mois prochain pour y rejoindre son père et son frère. On mange un morceau puis on se quitte après lui avoir montré ma remorque. Il me donne son numéro et me dit de venir m'installer un peu chez lui si je ne repars pas de suite. La météo choisira peut-être pour moi !
Pour le coté touristique de la journée, nous sommes allé voir des ruines romaines dont j'ai oublié le nom (c'est dur de vieillir !). Sur la route, nous nous sommes arrêtés devant le « tombeau » des rois du Maroc. Les ruines abritent des centaines de cigognes qui claquent du bec à longueur de temps. C'est un endroit très paisible et étant donné la saison, sans touriste. Après avoir laissé Hicham, je suis retourné me balader à pied dans le centre « moderne » qui n'a pas grand chose de marocain. J'écourte ma balade pour échapper aux grosses averses qui se déchaînent à nouveau après une après-midi de répit.
Hicham

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Rabat - Skhirat 
mardi 6 janvier2009, 21:39
Une fois de plus, je me réveille en entendant la pluie tomber. Même si j'avais vu les prévisions météo, j'avais entr'aperçu la lune hier soir et cela m'avait donné une petite lueur d'espoir. Mais rien à faire, le temps n'est pas avec moi en ce moment... Il est 8h, je sorts déjeuner. Je demande un thé et du pain avec de la confiture. Comme toujours, le serveur m'amène bien un thé mais le pain et la confiture ont à chaque fois des formes différentes. Je dois encore faire des progrès pour me faire comprendre. Aujourd'hui j'ai droit à une sorte de croissant fourré avec quelques choses proches de la pâte d'amande (enfin je pense). Délicieux ! A deux tables de moi, un européen déjeune également. Il a un vélo identique au mien, incroyable ! Il semble écrire un journal, je le laisse à ses pensées. Je décide malgré le temps de partir direction Casablanca. Je sais que je n'y serais pas pour le soir mais je connais la cote et je pense pouvoir planter la tente éventuellement. Sur la route, je passe à Skhirat où mon père a vécu quelques années. Il a prévenu ses amis que je serais dans le coin. Si le temps se gâte, je pourrais toujours trouver refuge là-bas. De toute façon, il me semble impossible de ne pas passer dire bonjour !
Après déjeuner, je passe rapidement par le marché acheter de l'eau, du pain et des sardines... à la tomate ;-) A 9h45, j'enfourche mon vélo. La pluie est un peu moins forte et le plafond moins bas. Dans la grisaille, j'aperçois même le soleil de temps en temps. Je longe la mer, la cote est vraiment magnifique, formée de petites « falaise » d'une dizaine de mètres. Une dernière photo de Rabat et je quitte la ville. J'ai le vent contre moi, probablement pour la journée. La circulation est dense mais je commence à me faire aux particularités marocaines : un coup de klaxon pour avertir et deux ou trois coups pour dire « Pousses toi !!! » et là, il vaut mieux s'exécuter. Je peine à trouver mon rythme. Il y a de l'eau plein la chaussée, je suis déjà trempé. Je croise à intervalle régulier des pêcheurs vendant leurs prises. Elles se résument à 2 ou 3 poissons de belle taille, environ 60 cm. Je n'y connaît pas grand chose en poisson, mais je pense que ceux sont des « poissons à arêtes » ;-) La mer démontée m'offre un spectacle grandiose. J'ai une pensée pour Manu et ses vagues de Palavas !
Le temps commence à se couvrir à nouveau. Le moral a du mal à se maintenir. Je regarde mon compteur pour constater que ma moyenne n'est que de 18 km/h. Dur, dur. J'ai mal au dos, à la hanche gauche. C'est dans ces moments là que la solitude est difficile. A deux, il y en a toujours un pour tirer l'autre. 30ième kilomètre, j'arrive à Skhirat sous la pluie. Je tourne un peu et trouve l'usine MAC // Z où mon père travailla. Je demande Awatef. Je suis accueilli comme un roi. Il est hors de question de ne pas passer la nuit ici ! Elle me conduit dans leur maison au bord de la mer. Najet, la bonne va venir me préparer un tajine me dit-elle. Tu prends une douche et tu te reposes ! On passera te prendre vers 15h. Le temps de décharger la remorque et un orage très violent éclate. Le vent souffle en rafale, des éclairs illuminent le ciel. Je m'image là-dessous en vélo, ca n'aurait pas été cool ! Najet arrive, je souhaite l'aider mais elle refuse obstinément. J'ai vraiment du mal à me laisser servir. Je demande de la lessive, impossible, elle me prend mon linge. En attendant 15h, je pars me balader sur la plage. L'orage est passé et a laissé place à quelques rayons de soleil. La lumière est magnifique. Je croise un berger et ses quelques moutons.
A 15h30 on passe me prendre. Je visite l'usine, une occasion pour moi de voir à quel point les choses ont changé. Il y a 7 ans, j'y étais passé et cela ressemblait plutôt à de l'artisanat évolué. Maintenant, c'est vraiment une autre échelle. On m'explique un tas de choses. Ils font tout sur place. Il récupère du cuivre, du laiton et son capable de sortir toutes sortes de pièces. Ils font des pièces pour les lignes de TGV français par exemple. L'usine emploie 450 personnes. Hannan, le PDG, a une vision très humaniste du rôle de sa société. Il cherche vraiment à améliorer la vie des gens ici. Il y a une école pour les enfants exclus des autres écoles, une cuisine/cantine qui s'approvisionne au souk du coin et nourrit tous les ouvriers, un atelier de formation aux métiers de la métallurgie pour les jeunes adultes. Ici, on adapte les modes de productions au particularités du pays. C'est un bon exemple à suivre je pense. Il y a un coté très familiale dans les relations entre les gens.
Je regagne la maison au bord de la plage pour une nuit marquée par un violent orage.
Skhirat - la plage

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Skhirat - L'école de l'usine MAC Z 
mercredi 7 janvier2009, 21:51
Aujourd'hui, j'ai décidé d'aller visiter les deux classes de l'école de MAC Z. Je suis accueilli par un joyeux brouhaha. Le professeur me présente rapidement et ensuite je propose de répondre aux questions des enfants, s'ils en ont. Ils sont très enthousiastes. Ils commencent par me poser des questions sur mon voyage, sur ma vision du Maroc. Il y a une bonne ambiance. Mes réponses les fait parfois rire, parfois les surprennent. Ca fuse dans tous les sens, la discussion est très animée. Bien sur la langue utilisée est l'arabe, l'instituteur me sert d'interprète. Ensuite, viennent des questions plus personnelles et auxquelles je ne m'attendais pas : « quelle est ta religion ? », « Es-tu pour les palestiniens », etc... Je propose ensuite de prendre quelques photos de la classe. Deux fillettes refusent par crainte de représailles de la part de leur famille. Après quelques minutes, elles veulent être prises en photo avec moi. Je leur explique que je ne mettrais pas leurs photos sur le blog. Je les quitte en leur donnant l'adresse du blog et en leur expliquant que je passerai demain pour qu'ils voient ma bicyclette, ca les intrigue tout de même un peu mon histoire de voyage...
Je pars ensuite déjeuner à la cantine de l'usine. J'apprends beaucoup de choses. Tout le monde me déconseille de traverser la Mauritanie, c'est trop dangereux. Pas facile de se faire une opinion. Je me dis que de toute façon, j'ai le temps de voir, de réfléchir, d'apprendre.
Je passe l'après-midi avec Hannan. Il me parle des tas de projets qu'il a en tête. Il m'explique sa vision du développement à la marocaine. Il aime profondément le Maroc et veut faire tout son possible pour changer les choses concrètement. Il a de grands discours d'idéaliste qu'il met en pratique dans son usine. La réussite, au niveau social, de MAC Z en est un bel exemple.
Je rejoins ensuite la maison d'Aoautif et Hamid. Nous passons la soirée ensemble autour d'un feu de cheminée. Demain, le temps est encore pluvieux. Je pense rejoindre Casablanca et peut-être descendre encore plus au sud en bus...
Skhirat - l'ecole de l'usine MAC Z

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En route pour Safi 
jeudi 8 janvier2009, 22:38
Pour ne pas changer, le temps est très couvert ce matin. Il va très probablement encore pleuvoir. Hamid me convint de continuer à descendre en bus plus au Sud. Ici, les prévisions annoncent encore de la pluie jusqu'au week-end. Je passe rapidement à l'usine pour montrer mon vélo aux enfants de l'école. Un dernier au revoir à Hamid et Aoautif, qui m'ont accueilli chez eux pendant ces deux jours (un grand grand merci), et on me conduit à Casablanca pour prendre le bus pour Safi.
Les paysages défilent. Le trajet est moins folklorique que celui de Chefchaouen, beaucoup moins d'arrêt, des routes en meilleur état. Enfin, la boue disparaît des bas cotés. Ici, il semble avoir moins plu. A l'approche de Safi, je croise mon premier dromadaire ; entravé il se sauve comme il peut au passage du bus. 17h, nous arrivons à Safi. Premier problème sur le vélo : le blocage rapide de la selle casse au moment où je remonte la remorque... J'avais pensé à pas mal de choses sauf à ça ! Concrètement, cela veut dire que la selle tourne lorsque je pédale. Heureusement, le système de fixation de la remorque l'empêche de descendre. Il faudra que je trouve un truc demain pour réparer.
Je file en direction de l'ancienne médina où je pourrais trouver de quoi me loger pour la nuit à bas prix. Les averses de la journée ont encore détrempé les rues. Mes premières impressions sur Safi sont qu'il s'agit d'une ville relativement « industrielle », le tourisme ne semble pas être son fond de commerce.
Aigues-Vives - Gao

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Safi 
vendredi 9 janvier2009, 22:50
Après un petit déjeuner pris dans un café, je cherche dans mes pièces de rechange de quoi bricoler un truc pour pouvoir prendre le vélo et aller faire un tour dans la ville. Safi est relativement grande. Je décide de longer la côte. Pendant 2 km, la route est bordée de conserveries, l'odeur de poisson y est agréable. Je finis enfin par atteindre la sortie. Je continue en quittant la route pour prendre un chemin bordant la mer. Je retrouve le plaisir de rouler, le soleil fait de timides apparitions mais c'est déjà ça. Des pêcheurs sont postés en haut de petites falaises, leurs lignes une dizaine de mètres plus bas. J'essaie de discuter, mais aucun ne parle français. On échange quelques sourires. Je continue ma balade, le paysage au loin est « gâché » par plusieurs usines. Je rentre ensuite vers la ville. Safi est une ville industrielle en plein développement. Il y a beaucoup de constructions neuves et j'y vois très peu de misère.
Je me fais interpeller dans la médina par un marocain, piège à touriste ? On discute 2 mn, je lui explique que de toute façon avec le vélo, je ne peux rien acheter. Il m'invite à prendre le thé, j'accepte. On discute un peu mais je sens que le bonhomme n'est pas vraiment intéressé par la discussion... Au moment de partir, il me demande de payer le thé ! Je lui dis qu'il n'est pas correct et refuse de payer. Première arnaque depuis que je suis ici. Même s'il n'y a pas beaucoup de touristes ici, on essaye de les arnaquer. Je quitte cette rue trop « touristique » pour m'enfoncer dans les ruelles parallèles. Quelques photos, quelques mots échangés avec des enfants. Je croise un groupe de lycéens avec qui je discute un peu. Je pars ensuite à la recherche de la pièce que j'ai cassé. Je fais plusieurs réparateurs de mobylette mais je n'arrive pas à trouver mon bonheur. Mon bricolage tiendra bien encore quelques jours, je verrai sur la route. Demain, je pars pour Essaouira. Il me faudra 2 ou 3 jours pour l'atteindre. Pas de cyber café sur ma route je pene.
Le temps est froid ce soir, je n'arrive toujours pas à quitter mon bonnet même à l'hôtel.

Merci encore pour tous vos messages et poème (Claire, tu m'avais caché ces talents ;-) ) Ca encourage pour avancer et pour mettre à jour le blog... J'espère que ca va continuer à vous plaire ;-) J'avais préparé une petite vidéo mais ca passe pas dans l'internet marocain... Une autre fois peut-être...

Rue de Safi

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En route pour Essaouira 
samedi 10 janvier2009, 11:10
Je quitte Safi sous un soleil radieux, la température reste basse. Je longe une fois de plus la route des conserveries. Les gens s'affairent de tous les cotés. Ils s'interrompent le temps d'un signe amical, d'un encouragement. J'ai souvent envi de m'arrêter pour faire des photos, ils ont tous un large sourire. Quelques kilomètres plus loin, je passe devant une immense usine de phosphore. J'entame ensuite une cote bien raide mais qui n'a rien à voir avec ce que j'avais connu dans le rif. Ici, quand je suis en bas, j'en vois le sommet ! Les kilomètres défilent sans trop de problème. Ici, ce ne sont pas les bornes kilométriques qui jalonnent les routes mais les bergers accompagnés de leurs quelques bêtes. Parfois, il s'agit d'un enfant, parfois d'un vieillard. Les troupeaux n'excèdent pas les 30 bêtes dans le meilleur de cas et ils sont rarement homogènes. Des vaches, des chèvres et des moutons les composent le plus souvent. D'un coté la mer, de l'autre une vaste étendue de verdure. La route est une succession de petites cotes et de petites descentes. Il y a peu de circulation et le vent m'est pour une fois favorable. C'est un vrai régal de rouler aujourd'hui. J'approche du 30ième km, j'en ai prévu 60 pour la journée. Il est 13h et j'hésite à m'arrêter pour manger et faire ma pause. Les jambes marchent pas mal, ca serait dommage de casser le rythme... autant avancer. Je passe Souira. C'est une espèce de station balnéaire en construction. Je n'en retiendrais que la cote à la sortie de village. Ensuite, la route plonge vers un oued... 55km/h au compteur, la remorque déstabilise un peu le vélo à cette vitesse ! Au 45ième km, je fais ma pause sardines (tomates aujourd'hui). Je quitte la route par un sentier bordé de pierres conduisant à des maisons assez sommaires. C'est un Maroc très rural qui s'offre à moi. Plus loin, je croise 2 surfeurs espagnols. Je m'arrête 5 mn, on échange quelques mots mais ils ne parlent qu'espagnol alors la conversation est difficile. 70ième km, je trouve un coin parfait pour la nuit, au sommet des falaises surplombant la mer et à l'abri des regards, perdu dans la végétation. Idéal. A la tombée de la nuit, des pêcheurs s'équipent et partent poser des filets en marchant dans l'eau. Ils ont juste un haut de combinaison alors que ca caille vraiment. Je descends vers eux pour essayer de savoir ce qu'ils pêchent, mais ils se méfient de ce touristique les questionnant. Ils me demandent une cigarette, je n'ai même pas cela à leur offrir. Je pense qu'il serait bon « d'investir » dans un paquet... Je remonte vers ma tente, le vent est glacial. Une rapide soupe de pâtes et je me glisse dans mon duvet pour rédiger le blog.
Pêcheurs

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Pas bien du tout... 
dimanche 11 janvier2009, 11:14
Je n'ai pas dormi de la nuit, je me suis littéralement vidé... je vous passerez les détails. J'ai probablement mangé quelque chose qui ne m'a pas réussi. Le temps s'est couvert pendant la nuit, la pluie tombe à nouveau. Je me sens complètement déshydraté et je n'arrive à rien avaler. J'ai mal partout, probablement un peu de fièvre. Je n'ai pas de quoi resté ici, pas suffisamment d'eau ni de quoi manger. J'avais prévu me ravitailler en cour de route. Il va donc falloir que je reprenne la route dans cet état. Un rapide coup d'oeil sur la carte pour m'apercevoir qu'il n'y a pas de village d'ici 30 km. C'est pas gagné, je ne me sens vraiment pas bien. Je replie la tente, profitant d'une légère accalmie. Mes jambes sont lourdes, j'ai mal aux articulations. J'attaque une longue cote. Le paysage reste magnifique mais le coeur n'est pas à faire des photos. Je sens que l'anti atlas n'est pas loin. Ca monte un peu plus raide que la veille. Difficile d'appuyer sur les pédales avec les spasmes qui me prennent le ventre. Je suis vraiment dans une belle galère. Plusieurs fois je frôle la chute par manque de lucidité. Le poids de la remorque peut vite me déséquilibrer. Je parcours ainsi 30 km. Je longe des plages de sable orange, c'est de toute beauté. Je dois me rendre à l'évidence que je ne pourrais pas tenir comme ca jusqu'à Essaouira. Je m'arrête sur le bas coté et décide de faire signe au premier véhicule susceptible de pouvoir transporter mon vélo. Il n'y a pas beaucoup de passage et dans le vent je me refroidis vite. J'aperçois 2 camping cars au loin. Je me dis que c'est bon, et commence à faire des signes, style « signaux de détresses ». Incroyable, mais ils passent sans même ralentir ! Tous les deux sont immatriculés dans le 69. J'avais déjà remarqué que les camping cars n'étaient pas spécialement sympathiques, jamais ils m'adressent de petits signes d'encouragement, mais là, c'est vraiment limite ! J'attends encore 10 mn et une espèce de pick-up à la marocaine arrive. Lui s'arrête. Un jeune marocain descend, il ne parle pas français. Je lui fais comprendre que je suis malade et lui demande s'il va à Essaouira. Moyennant 100 DH, il accepte de m'y conduire. Ma tête tourne dans sa voiture, il est temps que l'on arrive. Je trouve un hôtel dans la médina, pose mes affaires et je me réchauffe sous la douche. Je passerai le reste de la journée entre les WC et le lit, une forte migraine m'empêchant de garder les yeux ouverts... et toujours impossible d'avaler quoique ce soit.

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Essaouira 
lundi 12 janvier2009, 11:16
36 heures que je n'ai pas mangé. Je me sens vraiment livide et chaque geste me coûte. Je prends un léger petit déjeuner pour ne pas brusquer les choses. Ensuite, je range mes affaires que j'avais laissé en plan, surtout la tente que j'avais plié mouillée. Je pars marcher un peu dans la médina. Essaouira est une ville très touristique. Elle a un charme certain, mais toutes les boutiques sont taillées sur mesure, répondant aux critères folkloriques attendus par les touristiques. On trouve toutes sortes de souvenir. Je m'assois ensuite à une terrasse pour prendre un thé. Un grand noir se pose à la table d'à coté. Il me demande si je parle anglais. Il est de Chicago mais vit à Londre. Il travaille pour une maison d'enregistrement et passe 4 mois ici pour le boulot. On finit par parler musique gnaoua et je lui demande s'il connait un lieu où je pourrais en écouter. Il m'entraîne alors dans des petites ruelles jusqu'à une porte, malheureusement fermée. Il m'explique que parfois, le soir, une dizaine de marocains se retrouve ici pour jouer tranquillement. On part ensuite chez Hamid, qui tient une boutique mais surtout il joue du gambri (sorte de guitare en peau) . Il joue un peu, Mike nous laisse. Je passe une petite heure avec lui, il me parle de son maître, des différents artistes. Dès qu'il joue, son regard se perd au loin. J'enregistre quelques instants puis le laisse pour partir vers le port. Les mouettes pullulent, à la recherche du moindre petit bout de poisson laissé là. Parfois, on a l'impression qu'elles mènent un combat avec les pêcheurs. Je prends ensuite la direction de la plage pour mieux voir l'île de Mogador. Cette îles portent l'ancien nom d'Essaouira. On ne peut plus y aller car c'est un réserve maintenant. Des dromadaires attendent les touristes, paisiblement allongés sur la plage. Ici, tous les marocains se plaignent de la crise ! Je ne sais pas quelle est la part de vérité dans leurs propos mais ils me disent qu'il y a très peu de touristes cette année. Il y a un sacré vent, c'est le paradis des kite-surfers ici. Il y a même un centre UCPA. Le long de la plage, il y a pas mal de restaurants où on ne voit que des occidentaux. J'ai l'impression d'être à Palavas. Malgré cela, je ne saurais pas dire pourquoi, cette ville a un charme qui fait que j'ai envi d'y rester. Je retourne vers le port puis je tombe par hasard sur l'entrée permettant d'accéder aux remparts. Je discute un peu avec le gardien. Il me montre une espèce de bicoque de 10 m2 logée au bout des remparts et m'explique que c'est là qu'il vit avec sa femme et une poule. Je retourne ensuite dans la médina, je me laisse interpellé par les marchands qui, bien que leur expliquant que je n'achèterai rien, s'évertue à me faire entrer dans leurs boutiques. Ici, ce n'est pas toujours facile de discuter pour le plaisir de discuter. Bien souvent, ca finit par un déballage de bijoux. Le coté vélo reste néanmoins un bon moyen pour discuter « simplement » avec les gens. Je termine l'après-midi en repassant chez Hamid. Lorsque j'arrive, il joue paisiblement avec un autre marocain.
Ce soir, j'ai à nouveau faim. C'est bon signe, j'ai envi d'un couscous aux légumes !
Demain, je reste ici et probablement j'irai faire un tour hors de la ville.
Couleurs du Maroc

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Sidi Kouaki 
mardi 13 janvier2009, 01:03
Après avoir profité d'une terrasse au soleil, je décide de partir en fin de matinée à l'extérieur de la ville pour me dérouiller les jambes. Je ne sais pas trop vers où aller, je vais me laisser guider par le hasard. J'aimerai trouver des chemins pour ne pas rouler sur la route, histoire d'être plus paisible. Je prends la direction d'Agadir. Après une dizaine de kilomètres, je suis forcé de constater que je vais devoir rester sur le bitume... Je continue pour finalement arriver dans une espèce de ville neuve, un peu comme les cités dortoirs française. Il y a des petits immeubles de 2 ou 3 étages, tous identiques et on ne ressent aucune vie. Ca tranche littéralement avec le Maroc si vivant que j'ai l'habitude de croiser. Au bord de la route qui mène à Agadir, il y a tout de même 3 petits restaurants marocains. Je m'arrête dans l'un d'eux et commande un sandwich kefta et une bouteille de Sidi Ali (l'Evian locale). Curieux, j'entame la conversation avec le « cuisto ». Il me dit que ca va, c'est plus calme qu'à Essaouira et que ca commence à se remplir, qu'il y a des touristiques... mais son regard trahit tout de même son désarroi face à la tristesse de ce village. Je lui demande ensuite quelques renseignements sur d'éventuels chemins mais rien de vraiment concluant. Il me conseille d'aller faire un tour à Sidi Kouaki, paradis des surfers mais plutôt calme en cette saison. C'est à 14km. Je repars par une petite route bordée d'arganiers à perte de vue. Au loin, j'aperçois l'anti-atlas. Toujours le même enthousiasme des personnes que je croise. Un petit vieux me double avec sa mobylette et m'adresse un sourire. J'accélère et nous faisons un bout de chemin ensemble. Même si ce n'est pas un bus ou un camion, je le laisse prendre de la distance pour éviter de finir asphyxié ! C'est incroyable les trucs qui roulent ici. J'arrive à Sidi Kouaki, une plage de plusieurs kilomètres s'offrent à moi. Excepté deux camping cars et quelques locaux, il n'y a personne. Je me pose à coté du mausolée du marabout. Impossible de trouver plus d'information sur ce personnage, je ne désespère pas d'en apprendre un peu plus demain. C'est parfois frustrant de voir des choses sans en connaître réellement l'histoire mais j'arrive souvent à trouver quelqu'un pour m'expliquer. Je reprends ensuite ma route pour Essaouira. Sur le bas coté, je tombe sur un dromadaire solitaire plutôt coopératif pour une séance photos. Même si l'animal est calme et entravé, je reste à bonne distance, ne maîtrisant pas toute les subtilités comportementales « chaméliques ». La route est étroite, ne permettant pas à deux véhicules de se croiser. Avec mon petit vélo, je n'ai d'autre choix que de me mettre dans le bas coté car personne ne fait d'effort pour m'éviter. Je regagne la route d'Agadir, plus large. Je deviens confiant dans cette circulation, surtout aujourd'hui sans la remorque. J'aurais du rester vigilant ! À 10 km d'Essaouira, je me suis fait accrocher le rétro par une voiture ! Me voilà déséquilibré et projeté dans le fossé. Je reste néanmoins sur le vélo, plus de peur que de mal. Il me reste ½ rétro pour la suite du voyage. Quand j'y repense, mon rétro dépasse d'à peine plus de 10 cm de mon guidon ! La voiture a tout de même ralenti avant de continuer son chemin voyant que j'étais toujours debout. Voilà une bonne leçon a retenir : ne jamais relâcher mon attention quand je suis sur la route, même si elle est large.
De retour dans la médina, j'abandonne le vélo aller prendre un thé. Je recroise sur le chemin Hamid le musicien. Je lui propose de passer le voir plus tard dans sa boutique. Je m'arrête à une terrasse. Une touriste polonaise, dont j'ai oublié le prénom, m'adresse la parole. Les questions habituelles. Elle est sympathique et jeune, la quarantaine je pense ;-) . Elle débarque tout juste et ne connaît rien du Maroc. Elle parle un anglais nickel, et moi je dois dire que mon polonais n'est pas mal non plus ! Finalement, elle m'accompagnera chez Hamid qui nous fera l'honneur de quelques morceaux gnaoua. Nous finissons l'après-midi ensemble. Cela m'amuse ces rencontres spontanées, le temps de quelques heures. Je la laisse à son hôtel, on se reverra demain « Inch'Allah » comme on dit ici. Je file ensuite chez un marchand de babouches pratiquant le VTT et avec qui j'avais déjà pas mal discuté. Je lui demande des infos sur la route d'Agadir, son avis sur les étapes que je souhaite faire. Je dois repasser demain pour lui montrer ma bicyclette. Le soleil commence à se coucher, les couleurs sont magnifiques sur la mer...
Mausolée du Marabout

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Diabat 
mercredi 14 janvier2009, 21:52
Dernière journée à Essaouira. Je me sens vraiment bien ici, j'aime me balader le long des remparts, m'asseoir et me laisser hypnotiser par le déferlement des vagues. Ma quiétude est souvent troublée par un marchand de gateaux ou de haschich. Je décide l'assez faire un petit tour dans le village de Diabat situé à un petite dizaine de kilomètres d'Essaouira. Je ne connais rien à ce village, je l'ai juste remarqué sur la carte. Je croise dans la matinée « Gocha » la polonaise que j'avais rencontré la veille. Elle me demande si elle peut m'accompagner ; j'accepte. Nous parcourons la médina en quête d'un vélo à louer. Pas facile ici ! On lui en propose un pour 300 DH, c'est le prix d'un ticket bus pour Tanger ! Finalement, au coin d'une ruelle on trouve un magnifique b-twin pour 60 DH la journée. Nous longeons la mer. Le temps est magnifique, je sens d'ailleurs les premiers effets du soleil sur mon visage. Nous arrivons assez rapidement dans le village. Malheureusement, ici c'est un peu le carnage. Deux golfs sont en construction ainsi que plusieurs hôtels de luxe. Le village qui devait être un havre de paix il y a encore quelques années est devenu une zone assez infâme où se succède les camions et autres engins de toutes sortes. Nous sommes un peu désabusés, c'était bien essayé ! Nous poursuivons dans le village quand notre regard est attiré par un drôle de bar. Je savais que Hendrix avait séjourné à Essaouira mais là, après avoir demandé au maître des lieux, c'est le vrai, le seul, l'unique endroit où il séjourna ! Vraiment incroyable, non ? Quelle chance ! Et dire que j'ai failli rater ça ! Bon, on joue le jeu et on s'assoie pour prendre un thé. Nous avons été probablement les seuls touristes de la journée. Nous poursuivons notre balade et découvrons un petit sentier nous permettant de rejoindre la plage d'Essaouira. Je quitte ma coéquipière en fin d'après-midi pour retourner me balader seul dans la médina. Je passe rapidement voir Hamid, je le trouve seul dans sa boutique en train de répéter sur une K7 d'un concert du festival gnaoua de 2005.
Demain, je prends la route pour Agadir à 160 km. Peut-être 2 étapes, mais 3 me semble plus raisonnable, la route étant assez accidentée.
Drole de bar...

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On fait ce qu'on peut.... 
mercredi 14 janvier2009, 23:11
Si vous êtes attentifs, vous aurez probablement remarqué les nouveaux liens audio/vidéo sur la droite. C'est pas top mais ca donne une idée...

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Inch' Allah 
jeudi 15 janvier2009, 22:11
Quand je prévois quelque chose pour le lendemain, je devrais me plier à la mode locale, à savoir « Inch' Allah ». Ce matin, le temps a complètement changé, le vent a tourné redevenant défavorable et la pluie s'est remise à tomber sans discontinuer depuis 10h. Je reste donc une journée de plus ici, je me suis bien habitué au sec, ca serait dommage de changer maintenant. J'ai profité du tout début de matinée pour aller faire quelques photos dans le souk. C'est quelque chose qu'il ne m'est pas évident de faire, je me mets à la place de ces gens, c'est un peu comme si on passait me prendre en photo quand je bosse au bureau ! Je ne cherche pas forcément le coté « typique » ou folklorique dans les images que je prends, j'ai envi de saisir le mouvement incroyable que l'on peut ressentir ici, une multitude de personnes travaille à de petites tâches, ca crée une atmosphère qui déborde d'énergie. Ca bouge dans tous les sens et en même temps on sent que les gens ont le temps, ou plutôt le prennent. Quand je suis au milieu de tout çà, mon appareil entre les mains, je me sens vraiment comme un cheveux sur la harira. Il y a aussi des visages incroyables, mais là c'est encore plus dur, j'ai vraiment l'impression de manquer de respect si je fais des portraits au zoom. De manière général, j'ai toujours un peu de mal à ce statut de touriste. Je sais quelle image je véhicule, et je trouve parfois déplacer de venir me balader dans le pays avec un vélo coûtant plus d'un an de salaire moyen ici ! (220€/mois). Quand on me demande le prix de mon vélo, je ne donne jamais sa vraie valeur, je trouve cela trop indécent. Ma vision des choses est peut-être naïve. Les fois où je discute de cela avec des marocains on me dit que les gens ici ne voient pas les choses comme cela. Ils voient en moi quelqu'un de courageux ou d'un peu fou-fou ; c'est vrai que tous les encouragements que je reçois sont une preuve de cela, mais je n'arrive pas encore à me sentir à l'aise.
Je croise parfois des gens dans un état inimaginable, complètement déformés, usés par la maladie ou la misère et à qui ils ne restent pas d'autres choix que de mendier ou de faire les poubelles. Même si cela existe aussi en France, ici on tombe vraiment très bas dans ce que l'humanité peut endurer, j'ai eu plus d'une fois mal en voyant des scènes assez difficiles. Je cherche un peu ma place dans cela en tant que touriste. Je peux toujours me dire que je ramène de devises et que c'est bien pour le pays mais c'est gens là n'en verront jamais la couleur ! Ma sensibilité est souvent mise à rude épreuve, mais quoique j'en dise, je tiens trop à mon confort de bourgeois européen pour ne pas fermer les yeux et me dire que je ne peux rien faire.
Pas bien gaie aujourd'hui, on mettra cela sur le dos de la grisaille ! Quand on a fini de s'émerveiller par la beauté d'un lieu, on le voit dans son intégralité, avec ce qui est moche aussi. C'est pour cela que c'est pas mal de rester quelques jours au même endroit. On se lève chaque matin avec un autre regard, ca évite de trop idéaliser.


Livreur de poulets

2 commentaires ( 201 lectures )
Les oiseaux et le café... 
jeudi 15 janvier2009, 23:21
Nouveau film : Les oiseaux d'Abdel Itchcouf ou comment les pêcheurs mènent un dur combat contre les mouettes

Nouveau son : Ambiance sonore dans un café d'Essaouira

4 commentaires ( 336 lectures )
Le soleil se fait attendre 
vendredi 16 janvier2009, 22:29
Aujourd'hui, journée d'attente. Le temps était relativement identique à hier. C'était pour moi une fois de plus l'occasion d'aller contempler la mer déchaînée. Vous pouvez voir la vidéo, mais je doute que cela puisse vous donner une réelle idée de l'ampleur du spectacle. L'irrégularité de la côte fait que la mer se brise dans un chaos assez impressionnant. La seule chose semblant prévisible est la puissance des vagues : 3 grosses, puis 10 petites et à nouveau 3 grosses, etc... Le regard divague au hasard des gerbes d'eau jaillissant un peu partout puis lorsqu'on en a plein la tête, on fixe à nouveau l'horizon pour être bercé par ce rythme 3, 10, 3, ...
J'ai également profité de cette journée pour faire quelques photos avec Robert. Vous comprendrez dans mon prochain « post ».
J'ai décidé de me séparer de quelques pièces de rechange pour gagner un peu de poids. Je suis donc allé les vendre dans l'un des innombrables réparateurs de vélos. Je pense qu'à Essaouira, il y en au moins une trentaine, uniquement dans la médina et les proches alentours. Ceux sont des petits ateliers d'une dizaine de mètres carrés devant lesquels s'amoncellent des vieux vélos plus ou moins rouillés. A partir de ça, ils en refont des « neufs ». Je n'ai pas cherché à discuter le prix, le mécanicien était tellement content de ce que je lui ramenais. Pour 100 DH, il a fait une super affaire !
Demain la météo annonce du soleil avec des éclairs, autant dire que je verrais en me réveillant ce que ca veut dire. J'ai néanmoins préparé mes sacs et mes provisions pour 3 jours.
Vague

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Pour les enfants... 
samedi 17 janvier2009, 08:46
Je vous présente Robert le dromadaire. Je l'ai trouvé au souk parmi d'autres dromadaires tous bien moins jolis que lui. J'ai décidé de le prendre avec moi mais je ne savais pas à quel point il était coquin ! A chaque fois que je fais des photos, il en profite pour aller se cacher ! Hier par exemple, quand je suis allé acheter des légumes, il en a profité pour filer et se faufiler parmi les fruits et les légumes. Le marchand fut bien étonné par son petit manège.

Clique sur la photo et essaye de le retrouver.


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Pas facile 
dimanche 18 janvier2009, 22:03
J'abandonne. Je me suis trompé sur mes capacités et mes envies quant à pédaler au quotidien seul. Je n'arrive pas à y éprouver du plaisir. J'espérais que les choses changeraient avec le soleil, mais rien à faire, je n'ai pas le moral pour rouler ainsi jour après jour. Comme quoi, on peut se tromper sur soi-même ou se surestimer ! J'avais imaginé un voyage que je ne suis pas capable de réaliser. D'un coté, c'est un frustrant mais de l'autre j'ai appris à connaître certaines de mes limites et je les accepte :-) Je me suis posé la question à savoir si cela avait un sens pour moi de poursuivre différemment, en bus par exemple. Je pense que non car l'effort physique et le rythme imposé par le vélo étaient des composantes primordiales de ce voyage. Je vais encore profiter du Maroc et remonter vers Tanger pour prendre le bateau du retour. Je posterai encore quelques nouvelles sur le blog ainsi que quelques photos au fil des jours. Je vous remercie pour tous vos messages qui m'ont porté jusque ici, j'aurais vraiment aimé vous emmenez plus loin.
Un baiser d'au revoir...

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Des nouvelles de Robert 
dimanche 18 janvier2009, 22:36
Robert n'a pas le mal de mer,
C'est un capitaine hors pair
Trouverez vous dans quelle embarcation
Ira-t-il pêcher des poissons...

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Hami live ! 
dimanche 18 janvier2009, 23:05
Nouvelle vidéo : Hamid live, en passant par hasard devant son magasin, il jouait avec des amis

Nouveau son : 20 mn de gnaoua dans la boutique d'Hamid. Enregistré avec micro... la qualité n'est pas mauvaise

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Direction Marrakech 
lundi 19 janvier2009, 21:48
Direction Marrakech. J'ai pris le bus le plus vétuste qu'il m'ait été donné de prendre. J'ai bien cru qu'à un moment, on allait descendre pour qu'il puisse atteindre le sommet d'une cote. Impossible de dire à combien nous roulions car le compteur kilométrique de l'engin ne fonctionnait plus. Ce qui m'a le plus impressionné c'est la dextérité avec laquelle le chauffeur nous menait sur ces routes où le croisement de deux véhicules se révèle être un exercice de haute voltige. Il y avait un tel flottement dans la direction que parfois, il semblait pareil à un enfant dans un manège, tournant le volant de droite et de gauche sans parvenir à modifier la trajectoire du bolide !
Nous arrivons à Marrakech en fin de journée. Pour circuler dans cette ville, c'est un peu comme dans Paris, il faut se repérer à la Tour Eiffel locale, à savoir la Koutoubia. C'est la plus grande mosquée de la ville et son minaret est visible de partout. Juste à coté, on trouve la place Jemaa el fna, point de départ pour s'engouffrer dans l'ancienne médina. Tout de suite, je reconnais l'ambiance de la place, rythmée par la musique des charmeurs de serpents. Le calme que j'avais connu ces derniers jours ets brutalement rompu par cette foule dense. Je me fraye difficilement un passage entre les mobylettes, les charrettes et les gens. « Aidé » par des enfants, je trouve un petit hôtel pour la nuit qui s'annonce fraîche, proche du 0. Je ressors ensuite pour dîner. Je n'ai que l'embarras du choix parmi la multitude de petits stands envahissant la place le soir venu. Il y a de grandes tablées, mêlant touristes et marocains où l'on peut manger pour 10 DH. Je me sens un peu comme un extraterrestre ici, la solitude conduisant à avoir un rythme différent du reste de la foule. Je suis assis, silencieux et contemplatif, alors qu'autour de moi tout s'agite, la musique, les rires et les éclats de voix formant un sympathique brouhaha.
Place Jemaa el fna le soir


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Marrakech 
lundi 19 janvier2009, 22:00
La nuit a été froide et bruyante dans cet hôtel où la porte de la chambre ressemblait plutôt à une cloison de papier. Je sors déjeuner puis décide de me perdre dans le labyrinthe formé par les ruelles de la médina. Impossible de traverser la place sans m'arrêter quelques minutes devant les charmeurs de serpents. Ceux sont des groupes de 4 ou 5 personnes, tous musiciens sauf un qui ressemble plutôt à un acteur. Il explique un tas de choses, prend la foule à témoin, « se dispute » avec ses collègues, tout cela pour faire monter la pression car dans une boite, il a une espèce de gros serpents dont il semble avoir très peur ... mais qu'au bout de 10 mn d'agitation il ne se sera toujours pas décidé à nous montrer.
Je reprends mon chemin, passant les premiers souks où se succèdent des boutiques de souvenirs allant du magnifique plat à tajine au bijou le plus clinquant possible. Trop peu à mon goût ce quartier. Ici plus qu'ailleurs les marchands attirent le touriste et le mettent presque dehors si au bout de quelques secondes ils voient qu'ils n'en tireront rien. Je sens bien que ce n'est pas ici que je pourrais faire le type de rencontres que j'aime faire. Un peu plus loin, j'arrive au souk des tanneurs. Ici, on ne vend pas vraiment mais on fabrique à la main toutes sortes d'article. Chaque atelier fait quelques mètres carrés, il n'est pas rare d'y voir des enfants travailler. Les odeurs de cuir se mélangent à celles des brochettes qui cuisent sur les grills des « restaurants » séparant à intervalle régulier les ateliers. Avec mon regard d'européen, j'ai encore du mal à comprendre comment toutes ces boutiques peuvent être « rentables ». Comment peut-on vivre en vendant quelques brochettes par jour ? C'est vraiment le royaume de la « micro-économie ». Au détour d'une rue, je me fais interpeller par un fabriquant de babouches. J'entre, l'odeur de cuir cède place à celle entêtante de la colle. Nous commençons à essayer discuter. Il me montre un peu comment il procède. Je lui demande combien il en fait par jour et la réponse ne se fait pas attendre : 100 DH. C'est vrai que le mot « combien » a tout de suite une certaine connotation ici ! Au bout de plusieurs essais et en m'aidant des mains, je parviens finalement à me faire comprendre ; 40 paires par jour. Je le quitte pour retourner manger dans un petit boui-boui où j'avais repéré des brochettes aléchantes. Les locaux semblent surpris de me voir me joindre à eux... Un peu plus tard, je croise enfant qui fabrique des manches pour pic à brochettes. Il a une technique assez incroyable, cassé en deux, il utilise ses pieds et ses mains sur un tour à bois rudimentaire. Il m'explique qu'il a toujours fait ça, que c'est sa famille qui lui a appris et qu'il n'est pas allé à l'école. A chacune de ces rencontres je suis stupéfait par la gaieté des gens malgré leur vie pas si facile que ca. En repassant par le souk des tanneurs, je croise l'ami au 100 DH. Il boit un thé et me propose de finir son verre. J'accepte et commande 2 autres verres, on échange quelques sourires.
Il me faudra 1 heure pour rentrer à l'hôtel en passant par des « chemins de traverses ». Je pars me balader en vélo pour essayer de sortir de la ville. Je passe devant le palais du roi, mise à part de hauts murs crénelés, on ne voit pas grand chose. Autour de Marrakech, on trouve quelques petites collines circulaires de quelques centaines de mètre de diamètre et d'une centaine de haut. Laurent pourrait probablement m'expliquer leur origine... Je me dirige vers la plus proche tel un Yann Artus Bertrand pour admirer Marrakech d'en haut. Je suis un route bordée d'un talus que je décide de gravir pour atteindre la colline. Je tombe alors sur une espèce de petit bidonville bien caché ! Il est formé de petites maisons très sommaires et est entouré par des petits tas de détritus. Je poursuis mon ascension. Au sommet, je remarque deux femmes et une petite fille. Elles m'interpellent et me proposent un verre de thé ainsi que quelques amandes. Echange de sourire, de prénom, la langue est une fois de plus un obstacle difficilement surmontable. J'apprends qu'elles sont du bidonville. Elles viennent prendre le thé ici car la vue est magnifique. On voit Marrakech et au loin les montagnes enneigées. Durant tout le temps que je passerais en leur compagnie, la petite fille agée d'un an et demi ne me quittera pas des yeux... probablement à cause de mon casque jaune :-) . Je regagne Marrakech et la place Jemaa el fna par de grandes artères riches et bien propres.

L'autre Marrakech

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Vidéo que pour les enfants... 
mardi 20 janvier2009, 22:58
Charmeur de serpents de la place Jemaâ el fna ...
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Lente remontée vers Tanger 
jeudi 22 janvier2009, 22:31
Après une journée pluvieuse à Marrakech, j'ai repris la route direction Rabat. Nouvelle grande expérience du bus, cette fois j'ai eu droit à un changement durant lequel j'ai dû charger tout mon attirail en courant à coté du bus qui démarrait. Pour m'aider, Robert a bien essayé de prendre le volant pour stopper l'engin mais le chauffeur ne s'est pas laissé faire. J'ai décidé de prendre le bateau du 25/01, ce qui me laisse encore quelques jours de farniente. Rencontre avec deux sages femmes en stage ici où elles aident dans le cadre d'un programme d'accouchements gratuits mis en place à Salé. Elles m'ont expliqué les conditions précaires dans lesquelles elles exercent en ce moment car l'hôpital est débordé du fait de la gratuité. Elles manquent de pas mal de choses, ca va jusqu'au savon parfois... J'ai eu droit aussi à une petite embrouille avec un guide qui a commencé à discuter avec moi, plutôt sympathique et avenant. C'est vrai que j'ai pas mal laissé de coté la « méfiance » dont je pouvais faire preuve au début, je me laisse plus facilement embarquer. On a parlé pendant 10mn et ensuite il m'a proposé de faire un bout de chemin avec moi. C'est un peu plus tard que j'ai réalisé quelles étaient ses intentions. Pas facile alors de s'en détacher, c'est un grand classique mais il faut savoir rester ferme même si la situation peut être tendue alors.
Petit thé au café Maure aux Oudayas. J'ai pas mal discuté avec le serveur, jeune homme bien sympathique. Je l'ai d'ailleurs recroisé par hasard ce soir dans la médina et nous avons mangé ensemble.
L'énergie dont je faisais preuve initialement a un peu disparu avec ma décision de faire demi-tour, j'ai un peu de mal à « me bouger » comme on dit... Mais bon, je vais tout de même pas me plaindre, encore quelques jours dans ce pays fabuleux, il faut que j'en profite un maximum !
Robert au volant

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Robert un jour de pluie 
jeudi 22 janvier2009, 22:51
Un jour que nous nous baladions, la pluie nous a surpris Robert et moi... Mais ou donc Robert a-t-il trouvé refuge ???

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Tanger, terminus 
samedi 24 janvier2009, 11:25
Je suis arrivé à Tanger dans l'après-midi. Cette fois, le soleil me montre la ville sous un autre jour... mais cela reste assez décevant. Beaucoup de constructions modernes mais contrairement à Rabat ou à Marrakech où certaines avenues sont très « classes », ici j'ai l'impression que c'est un peu l'anarchie au niveau du plan d'urbanisation. Je n'ai malheureusement pas le temps pour faire le tour complet de la ville. Je me cantonne donc à l'ancienne médina juste à coté du port. Elle n'a pas le charme de celles que j'ai déjà croisé durant mon périple... mais c'est toujours agréable d'y déambuler, quelques choses sortant de l'ordinaire finissant toujours par attirer mon regard ou ma curiosité. Aujourd'hui je ne cherche pas forcément le contact et préfère ne pas trop répondre aux multiples sollicitudes dont chaque touriste fait l'objet.
Pour ma dernière soirée marocaine, Tanger regorge d'une multitude de boites de nuit situées le long de la plage du centre ville. Je sens que la soirée va être CHAUDEEEEEE !!!!!
Tanger la nuit



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Robert au café Maure 
dimanche 25 janvier2009, 11:28
Le café Maure est l'unique café des Oudayas, c'est donc l'un des points de passage où les touristes aiment se poser et prendre un thé en mangeant quelques pâtisseries. La gourmandise étant l'une des qualités de Robert, il a fallu bien sur nous y arrêter. Mais où Robert s'est-il installé ???




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Embarquement imminent 
dimanche 25 janvier2009, 22:01
Voilà, dernière journée en terre marocaine qui devrait être courte puisque l'embarquement est censé débuter vers 15h. Je me lève et pars prendre mon petit déjeuner dans un café face au port. Je succombe une dernière fois aux crêpes au miel dont je m'étais fait un fervent dévorateur durant ce mois. Petit tour rapide dans la médina pour acheter de quoi survivre quelques jours en cas de naufrage et je repasse à l'hôtel récupérer mon vélo. Arrivé au port, j'apprends que le bateau a 6h de retard. L'embarquement est reporté à 22h. Le temps est menaçant mais semble se maintenir. Je décide alors de quitter la ville en longeant la mer en direction de Sebta et de profiter pleinement de la journée. Sur le chemin, je suis obligé de quitter la route pour emprunter les trottoirs car une course cycliste monopolise la chaussée ! Je longe alors le parcours pour terminer à l'arrivée où tout le public m'applaudit lorsque je franchis la ligne... sur le trottoir bien sur. Je cherche quelqu'un pouvant me renseigner. Un ancien coureur m'explique qu'il s'agit d'une course nationale où sont présents les meilleurs coureurs marocains. Au bout de quelques minutes, une autre personne nous rejoint. Elle se présente, il s'agit du président du comité national du cyclisme marocain. On discute, je lui parle de mon projet, des difficultés que j'ai rencontré. Il m'explique que les coureurs ont eu pas mal de problème pour lutter contre les vents très violents aujourd'hui... Même si la pratique n'est pas la même, l'ennemi est commun... Je quitte tout ce petit monde et fait demi-tour pour rentrer à vive allure sur Tanger car en moins de 30 mn, le temps a tourné à la pluie. La vitesse avec laquelle les nuages évoluent dans le ciel est surprenante. Je me réfugie dans un petit « restaurant » situé sur les hauteurs de l'ancienne médina. Tagine poulet, je ne m'en lasse toujours pas. Le reste de la journée sera une partie de cache-cache avec les nuages. À 18h, je pars vers le port dans la zone d'embarquement dans l'espoir de voir le Marrakech Express à quai. Je ne suis qu'à moitié déçu car pas de bateau mais en revanche je retrouve les deux pécheurs allemands que j'avais croisé à l'allé. Nous nous attablons autour d'un thé et nous commençons à partager nos expériences. Leur programme initial a également été bouleversé par la météo. 20H15, le bateau arrive enfin et se vide de ses occupants. Je me présente alors en tête de la file de véhicules à l'embarquement et attends le feu vert sous la pluie. 45 mn plus tard je suis au sec. Finalement, nous ne quittons le port de Tanger que le lendemain matin à 6h, officiellement pour des raisons météo... officieusement pour un problème sur l'hélice suivi d'un mécontentement de l'équipage au sujet d'un de leur collègue qui devait être débarqué...
J'ai malheureusement perdu les photos de cette journée et des suivantes en mer...


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Arrivée à Sète 
mercredi 28 janvier2009, 22:31
La traversée sera un peu plus longue qu'initialement prévue. Nous arriverons avec 24 heures de retard, soit mercredi 28 à 8h30 faute de place dans le port de Sète. Le bateau est moyennement plein, ce qui procure un calme agréable, je me retrouve souvent seul sur le pont emmitouflé dans mes polaires. J'aperçois à la fin de la première journée un dauphin venant jouet dans les remous causés par le bateau. Il semble nous suivre sans aucun effort. J'ai à peine le temps de sortir mon appareil photo qu'il disparaît définitivement. Ce spectacle est toujours envoûtant, il y a un coté magique à une telle apparition. Je redeviens enfant l'espace de quelques secondes. Je profite de ma deuxième journée en mer pour lire Bandini de John Fante, pas mal du tout.
Mercredi 28, la porte du bateau s'ouvre sur Sète à 9h. Le mistral nous offre un ciel pur d'un bleu que j'avais oublié. Encore 30mn d'attente car les douaniers ne sont pas encore opérationnels. Tout le monde sur la bateau piaffe d'impatience à ne pouvoir débarquer si près du but ! Finalement, j'enfourche mon vélo et rejoins Montpellier en longeant la mer. J'arrive sur la place de la Comédie en tout début d'après-midi. Fin du voyage.
Robert, le roi de la Com'


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Le mot de la fin... 
vendredi 30 janvier2009, 23:23
Robert passe maintenant des jours heureux avec Zoé et Marius. Zoé m'a d'ailleurs fait la surprise de cette petite vidéo qu'elle a confectionné toute seule dans son coin ... incroyable les enfants de nos jours :-) . Si j'ai tout bien compris, les amis marocains de Robert s'ennuient déjà un peu de lui...

Pour moi, ce voyage aura été source de beaucoup de surprises, de moments forts, de rencontres difficilement retranscrivables dans le blog. Il m'a permis d'apprendre beaucoup sur le Maroc mais aussi beaucoup sur moi même. Impossible de mesurer actuellement tout ce qu'il m'a apporté, je pense être encore sur une espèce de petit nuage...

Merci à tous pour votre soutien et pour m'avoir redonné bien souvent le sourire par vos commentaires. J'espère vous avoir donné l'envie d'aller voir là-bas ou ailleurs, à pied, en vélo, en bus ou en camping car ;-)
Merci à tous les gens que j'ai croisé sur ma route pour la chaleur de leur accueil.
Merci à Frédérique pour avoir « assuré » seule avec les enfants durant mon absence.
Merci à Claude et Lili grâce à qui je n'aurais jamais pu me perdre dans le désert.... si je l'avais atteint ;-).
Merci à Caroline sans qui ce blog n'aurait pas été aussi facile à mettre à jour. :-)
Merci à Sophie sans qui Radio David n'aurait jamais pu émettre. :-)


-- Fin --





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