Premiers kilomètres marocains
mercredi 31 décembre2008, 16:45
C'est aujourd'hui que le voyage va véritablement commencer. J'entends dire que l'arrivée à Tanger est prévue pour midi. C'est l'effervescence sur le bateau. Après quelques tractations et en insistant fortement, je finis par pouvoir visiter le poste de pilotage. Le temps d'une photo à la barre et me voilà ressortis. Il y a un trafic monstre dans cette zone et le détroit n'est pas bien large. On voit à droite la cote espagnole et à gauche le Maroc. Au milieu, des dizaines de cargos, paquebots allant dans tous les sens. Il vaut mieux laisser le capitaine travaillé ! Je guette les dauphins. 3 ont joué devant le bateau mais je n’ai pas eu le temps de sortir mon appareil. J’arrive quand même à en prendre un de loin…Nous arrivons enfin, sous une pluie battante. Je pense alors rester à Tanger pour la nuit. On débarque, je reçois les derniers encouragements des personnes avec qui j'avais discuté et me voilà propulsé dans la jungle du trafic. Ca roule de tous les cotés. Difficile de respirer à cause des gaz d'échappement. Je n'ai pas envie de rester ici. Il est 14h, je dois avoir le temps de rejoindre Tétouan avant le nuit. (60 km). La pluie redouble, la route est gorgée d'eau. Ca déborde de partout. Je vois encore les traces des inondations du mois dernier. Je roule ainsi pendant 25 km. Les camions passent près, la route est boueuse, je reste très vigilant. Je trouve un petit abri pour manger. Je suis déjà complètement trempé. Après une pause de 10mn, je repars. La route est droite, j'aperçois au loin une petite montagne... au bout de quelques km, je me retrouve face à un mur. La route monte en faisant des lacets. C'est raide, très raide. Les camions montent doucement et fument beaucoup plus. C'est l'horreur. Je dois rouler dans le bas coté. Je monte péniblement. Les gens me font des signes, m'encouragent. Une moto me double et son pilote me fait un sourire... Je le retrouve 2km après arrêté. On échange quelques mots. Il m'indique que le col est à 1 km et qu'il reste en 27 pour Tétouan. Il me propose de prendre un café plus loin. J'accepte et nous voilà reparti. Il monte aussi difficilement que moi. Enfin voilà la descente. Nous roulons de concert à 45km/h. C'est dingue, la pluie, le brouillard, les virages s'enchaînent. Malgré le froid, j'apprécie cette descente vertigineuse. On s'arrête à l'entrée de Tétouane. Il m'offre un café. Il est instituteur. Je lui parle de mon voyage, de mes prochaines étapes. Il me dit alors que la route est très dure et qu'un ami à lui habitant Al Homeica lui à dit qu'il y avait de la neige... Il me propose de m'accompagner encore un peu pour me montrer 2 ou 3 hôtels. Impossible de camper ce soir. Je quitte Mohamed et on convient d'un rendez-vous pour demain midi.
Enfin, je suis au sec. Je me réchauffe sous la douche, je suis vraiment éprouvé. L'entrée en matière a été dure !